Ensemble Osons le Népal 2018
« Nous pouvons tous encore oser vivre nos rêves »
Avec l’association « Osons la différence », nous avions atteint, en septembre 2012, le sommet du Kilimandjaro qui culmine à 5895 mètres… Ce fut, pour un équipage en joëlette, une première mondiale.
Six années après, c’est au tour de l’Himalaya de recevoir nos joëlettes pour une nouvelle aventure solidaire. C’est au Nord de Katmandou, dans la vallée du Langtang, près de la frontière qui sépare le Népal avec le Tibet que nous nous sommes retrouvés quatre personnes en situation de handicap (une personne malvoyante, une personne sourde et deux personnes en fauteuil) avec une bande d’Osons la Différence. Mais pas seulement, un certain nombre de personnes extérieures à notre association se sont jointes au projet. Nous soulignons aussi la présence de quatre enfants âgés de 7 à 13 ans qui ont su apporter un plus à l’ambiance déjà fort sympatique de notre équipe. Ainsi, ce projet humanitaire et d’entraide informelle entre personnes handicapées et personnes valides, dans sa réalisation, a pris la forme d’une expérience intergénérationnelle particulièrement riche sur le plan humain.
Dans un premier temps, nous avons déposé un grand nombre de paires de lunettes de vue (1400, s’il vous plait) dans un dispensaire Népalais qui manque cruellement de ce type de matériel. Nous avions aussi amené des fournitures scolaires pour faire un parrainage entre une école népalaise et l’école de St Martin Vésubie.
Par ailleurs, nous avons partagé une soirée avec l’Association « Center for Disabled Children Assistance » qui s’occupe d’enfants ayant des handicaps divers. Nous avons pu constater, compte tenu du manque de matériel paramédical, combien l’importance pour cette association était de faire en sorte que l’enfant puisse développer des stratégies personnelles et ainsi surmonter son handicap. Ce fut pour chacun de nous une révélation de voir l’enthousiasme, la volonté de vivre et surtout la volonté développée chez ces enfants de dépasser leur difficulté spécifique.
Et puis, ce fut l’organisation d’un Trek proprement dit, menée de mains de maitres par ARGOS VOYAGE. C’est la vallée du Langtang qui fut choisie. Tout a commencé par 170 km en 4×4 sur des routes cabossées avec des passages plus qu’inquiétants, au bord de précipices vertigineux, avec de la poussière qui se dégageait du sol de la terre aride. J’en tousse encore…. Notre intention fut de découvrir la Culture Tamang dans une zone désertée par le tourisme après le terrible tremblement de terre dont l’épicentre se trouvait justement dans cette vallée. Ce séisme du mois d’avril 2015, a laissé des traces bien visibles et a transformé bien des paysages !
Les 4 personnes en situation de handicap (Ghania, Dominique, Laurence, Béatrice)
Quinze jours de partages joyeux avec une équipe de choc de l’agence Argos voyages. Un trek au Népal, c’est une épreuve sportive et d’endurance. Les efforts à fournir pour y parvenir sont constants et nécessitent d’être soutenus. Aussi, les dénivelés et la durée des étapes nous ont contraints à faire appel au soutien de porteurs. La présence d’un guide et de son assistant était aussi indispensable. Un cuisinier et ses aides de cuisine, qui partaient en premiers au petit matin pour préparer les repas dans le lodge suivant, finissaient de composer notre joyeuse bande de montagnards himalayens. En tout, ce sont 30 personnes qui ont été embauchées pour porter une partie de nos effets personnels, mais aussi pour emmener toute la logistique et le matériel indispensable aux personnes en situation de handicap.
Et puis ce qu’il faut que l’on vous dise : le manque d’accessibilité, les chemins chaotiques rencontrés, nous a fait connaitre l’ascenseur népalais. Je m’explique : nos joëlettes parfois, et notamment lors des passages en escaliers, ont été littéralement portées à bouts de bras par de jeunes népalais. Nous touchions le Nirvana, nous étions en lévitation, montagne d’un côté et vide vers la vallée de l’autre, une randonnée aérienne en somme…. Pareil dans certains hébergements, pour se rendre dans nos chambrées, une envolée en sustentation pour une montée par des escaliers escarpés étaient monnaie courante.
J’ai été très impressionnée par l’endurance, la gentillesse et la disponibilité de nos amis népalais sans oublier, bien évidemment, l’aide de nos accompagnateurs français !
L’équipe népalaise et française devant les plus hauts sommets
Dans les lodges les sanitaires plus que précaires, avec des douches glacées…. …. Heu non, non, justes vivifiantes, nous a rappelé le bonheur de notre confort de la modernité française.
Au final pendant ce trek, nous avons parcouru 100km, avec un dénivelé positif et négatif de 4800 mètres sur des terrains de difficultés variables (faut bien varier les plaisirs), avec des traversées de ponts suspendus, des escaliers de pierres, etc… mais aussi de la rigolade et de la joie partagée… Nous avons grimpé un col pour atteindre l’altitude de 3769m ! La météo était au beau fixe… Quel bonheur !
Nous avons pu contempler les sommets du LANGTANG un et LANGTANG deux dont le plus haut culmine à 7227m d’altitude. Au loin, la chaine himalayenne se dessinait pour former la frontière du Tibet.
Après un tel voyage, il est difficile de rentrer en France et je crois qu’une partie de nos cœurs est restée là-bas ! La devise Népalaise est bien méritée : « Au Népal, on arrive en touristes et on repart en amis ! »
Un grand MERCI à nos sponsors qui ont permis d’alléger notre participation financière :
- Le Conseil Départemental,
- La Fondation Cannes,
- Les villes : Nice, Valbonne Sophia-Antipolis, Saint Martin Vésubie, Mouans-Sartoux,
- Les associations : Hervé Gourdel, Valentin Haüy, Goya, Sourd Métrage, Moz’Art,
- L’agence Argos Voyage,
- Parfumerie Molinard,
- Les bénévoles qui se sont investis pour trouver des fonds en amont du voyage.
Olivier Marchal, réalisateur de films et de documentaires, participait au voyage avec tous ses outils de cinéaste. Il a ramené avec lui nombre de rushes qui font l’objet actuellement d’un précieux traitement. Un documentaire devrait sortir en début d’année 2019. Nous l’attendons, vous l’imaginez bien, avec une vive impatience. Il présentera sous une forme très particulière notre épopée qui fut un séjour atypique, de partage, d’échange culturel, où la richesse de l’esprit humain a su s’exprimer au fil du quotidien.
Séjour difficile (sur les plans : organisationnel et ampleur de la randonnée) mais tellement réussie, Osons le Népal a été une expérience humaine riche, chaleureuse qui laissera chez chacun des souvenirs impérissables.
- Octobre 2018 : Mme Dominique VERAN et Mr Jean-Paul MEULIEN
Lien site de Aline: https://viguierlegriel.wixsite.com/osonslenepal
Album photos: https://photos.app.goo.gl/7d4vdSuAeMmxV3i69
Message de Ghania
Nous avons osé l’Himalaya.
C’est l’histoire d’un trek dans la région de l’ethnie Tamang au Langtang, au Népal.
Cette aventure, c’est avant tout une équipe. Une équipe qui s’est organisée autour de quatre personnes en situation de handicap moteur ou sensoriel. Au-delà d’une équipe, c’est une famille reconstituée de membres, encore étrangers l’un pour l’autre, mais qui se sont révélés tous soudés et ouverts aux autres sans différence. Les craintes quant à l’inconnu se dissipent très vite.
Une expérience, oui ! Mais pas n’importe laquelle. Loin du confort, le trek était l’occasion d’un dépaysement complet : dénivelés de 4800m, distances parcourues de 100km, terrains de difficultés variables pour varier les plaisirs et traversées de ponts suspendus.
Le physique et le moral ont été mis à rudes épreuves. Les différences d’âge, les niveaux d’entrainement, la forme physique des uns et les handicaps des autres, n’ont été que les détails dans l’accomplissement de cette prouesse. Nous ne pourrons jamais oublier, l’aide incroyable des porteurs de joélettes, une équipe formée de participants et de porteurs népalais.
Gros risques, énorme responsabilité, efforts hors norme et solidarité.
Quant à moi, je n’aurais pu imaginer évoluer dans cette nature qui m’était relativement hostile mais aussi dans bien d’autres situations, sans la générosité, le soutien et le guidage de qualité des participants et guide-assistants népalais. Je garde le souvenir intact d’une aventure composée du meilleur : des sourires sincères, une chanson symbolique, un œil bienveillant, qui, toujours prêt à surgir de nul part « comme des cabris » au besoin.
Ce voyage était également le temps de la découverte.
Chaque jour varient de nouveaux paysages : des montagnes fières et imposantes, des forets enchantées et riches de rhododendron géants, des vallées sillonnées par des rivières et ponctuées par des cascades, des sommets enneigés, les étonnants plateaux agricoles, principales ressources des habitants. La nature nous réserva même la visite surprenante de quelques yaks et buffles. L’émerveillement était réel et constant.
Des villages successifs où nous avons pu trouver le gîte et le couvert, nous ont apporté plus encore. Leur histoire, leur culture, leur architecture, leur goût prononcé pour l’hospitalité et l’ambiance festive et chaleureuse lors des soirées sont autant de facteurs déterminants ayant participés à structurer une équipe soudée, revigorée et prête pour un nouveau lendemain.
Pour ne citer que quelques-uns de ces charmants villages : Syabrubesi, Goljung danda, Ghatlang, Chilime, Tatopani, Naghtali, Thuman, Raswagadi avec un petit détour à la frontière Chinoise.
Katmandu avec son grand temple (Stupa). Le temple des singes ou Swayanbhunath, situé au sommet d’une colline, où se concentre édifices religieux, temples bouddhistes et hindouistes. La vue sur Katmandu est imprenable. Le tout servi avec l’accueil décomplexé des macaques à toque.
Ou encore Bhaktapur, une cité classée au patrimoine mondial de l’Unesco. Il s’agit d’un musée à ciel ouvert où se mêlent palais et temples, dans un style architectural particulier utilisant principalement les briques et les boiseries généreusement sculptés. Chaque rue est pavée et ressort de cette cité, son côté très artisanal. C’est un lieu qui procure un réel apaisement.
Malheureusement, ces villes et villages gardent encore les stigmates du tremblement de terre de 2015. Le choix du circuit émane d’une volonté de soutien et solidarité, merci à Argos.
Je profite pour souhaiter une bonne prospérité à l’association des enfants et jeunes adultes de Katmandu avec la réalisation de tous leurs projets.
Et je finis par remercier ceux qui étaient à l’origine de ce défi, Donique Veran et son association Osons la différence ; Aline, a l’origine de mon intégration au groupe ; à l’AVH pour son partenariat et Mozahrt ; à toutes ces âmes généreuses qui nous ont accompagné avec un œil attentif et une main tendue.
Ghania malvoyante
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